Carole Mathelin est professeure et cheffe du service de chirurgie de l’institut de cancérologie de l’ICANS à Strasbourg. Pour son engagement dans la lutte contre le cancer du sein, elle a été nommée chevalier de la Légion d'honneur en 2022.
Quel est votre parcours ?
Pendant mes études de médecine, je me suis d’emblée orientée vers la chirurgie gynécologique-obstétrique, une discipline à la fois manuelle et intellectuelle dans laquelle nous accompagnons toutes les étapes de la vie d’une femme.
J’ai toujours exercé dans les hôpitaux publics et les universités. Depuis 2019, j’exerce à l’ICANS à Strasbourg.
Je suis également présidente de l’Académie Nationale de Chirurgie. Les membres, issus des 13 spécialités de la chirurgie, y présentent leurs travaux. Nous travaillons par ailleurs sur des thèmes transversaux, cette année il s’agit du cancer du sein. Chacun apporte l’expérience de sa spécialité ce qui nous permet de réfléchir ensemble.
Que faites-vous pour l’intérêt général ?
La France est le pays avec le plus de nouveaux cas de cancer du sein chaque année (par habitant). Avec d’autres corps de métier, j’essaye de développer des innovations qui aideront les médecins et soulageront les patientes.
Nous concevons actuellement un soutien-gorge capable de détecter des cancers en enregistrant des variations subtiles de température. Nous développons également une intelligence artificielle qui pourra détecter sur des échographies des cancers invisibles à l’œil humain.
En tant que médecin, je me déplace pour faire de la sensibilisation notamment dans les déserts médicaux. En plus d’informer, cela permet aussi de dédramatiser ces maladies.
La prévention passe aussi par la formation. En ce moment, j’accueille des confrères ukrainiens pour leur transmettre mes techniques en chirurgie mammaire afin qu’ils diffusent ensuite ce savoir dans leur pays.
Que représente pour vous vos décorations ?
Outre la reconnaissance que cela représente, je pense que cette décoration nous pousse à montrer l’exemple et à contribuer au bien commun.
A travers mon travail, j’essaye justement de porter un message fort car ces pathologies touchent tout le monde, à tout âge. En France nous avons cette triste première place donc il faut que nous avancions.