L’Hôtel de Salm, palais de la Légion d’honneur

L’Hôtel de Salm abrite le siège de la Légion d’honneur depuis 1804, date de son acquisition par le comte de Lacépède, premier grand chancelier de l’ordre.

L’histoire 

1787. Edifié par l’architecte Pierre Rousseau pour le compte d’un prince allemand, Frédéric de Salm-Kyrbourg, l’Hôtel de Salm est situé au cœur de Paris, face aux jardins des Tuileries. 
La demeure connaît des débuts mouvementés. 

1794. A la mort du prince de Salm, guillotiné, et sous la pression des créanciers, l’Hôtel particulier est rayé de la liste des biens nationaux. 
De nombreux locataires se succèdent et autant de solutions pour assurer l’équilibre financier du monument. 

1804. L’Hôtel de Salm trouve enfin une destination à la mesure de son élégance. Il est acquis pour la Légion d’honneur sur ordre de Napoléon Bonaparte. 
L’édifice prend alors l’appellation de palais de la Légion d’honneur. 

1871. Dévasté par un gigantesque incendie aux derniers jours de la Commune, en même temps que le palais des Tuileries, la Cour des comptes ou encore l’Hôtel de Ville, le palais renaît de ses cendres grâce à une souscription publique lancée auprès de tous les légionnaires et médaillés militaires. 

1871-1878. Le grand chancelier, le général Vinoy, confie à l’architecte Anastase Mortier le soin de réaménager le lieu. 
Les élégantes façades, restées debout malgré l’incendie, sont conservées. La décoration intérieure est repensée et conçue à la gloire de la Légion d’honneur. 

1925. Le musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie voit le jour, installé dans l’aile des anciennes écuries du palais entièrement réaménagée pour la circonstance.

1935. Une première campagne de restauration est engagée par le général Nollet, grand chancelier

1962. La cour d’honneur est restaurée

1985. Le palais est classé au titre des Monuments historiques.

2011-2017. Le palais connait de vastes travaux de restauration de ses salons, façades et jardins, sous l'impulsion du général Georgelin, grand chancelier.

L’architecture

Le palais de la Légion d’honneur offre un double visage au visiteur : d’un côté une façade raffinée en rotonde avec ses terrasses sur la Seine face au jardin des Tuileries ; de l’autre un arc de triomphe à l’antique monumental et une double colonnade donnant sur la rue de Lille. 

 

L’ensemble architectural offre des espaces remarquables :

  • La cour d’honneur

Inchangée depuis sa création, l’élégante cour rectangulaire d’inspiration gréco-romaine est exemplaire par l’ordonnance de sa composition, l’harmonie de ses proportions et la sobriété de son architecture. Son péristyle surélevé de 62 colonnes conduit le visiteur au grand portique d’entrée du palais surmonté de la devise de la Légion d’honneur, « Honneur et patrie ». Un grand bas-relief, œuvre de Guillaume Moitte orne la façade.

  • Le grand vestibule

Eclairé par une verrière encadrée d’une fresque peinte en grisaille, le vestibule abrite dans sa partie supérieure les portraits des grands chanceliers depuis 1934. Sa partie inférieure s’orne d’un riche décor de stuc marbre vert ou porphyre  et de sculptures  exécutées par Taluet et Cavelier qui marquent l’entrée des salons en enfilade.

  • Le salon des maisons

Les murs de ce salon présentent de très belles peintures de scènes de la vie quotidienne dans les maisons d’éducation : Ecouen, Saint-Denis et les Loges. L’ensemble est complété par une peinture du palais vu du quai Anatole France. Ce salon annonce les grands salons d’apparat.

  • Le salon des grands chanceliers

Situé au centre du palais, le salon des grands chanceliers est l’un des plus prestigieux, là où se déroulent les cérémonies de remise d’insignes sous une allégorie de la Légion d’honneur de Jean-Paul Laurens. Ici, tout est harmonie et raffinement : le subtil décor blanc et bleu des murs organisé autour du portrait du Premier Consul et des portraits des grands chanceliers, l’acajou des portes, les oculi gravés de Paul Bitterlin et les griffons de l’assise de la coupole.

  • Le salon de la rotonde

Le salon de la rotonde a conservé sa structure architecturale d’origine, son plan circulaire et toute sa composition intérieure, dessiné par Pierre Rousseau. Ses ouvertures ménagent de larges vues sur la Seine, le Louvre  et les Tuileries. 

Son décor peint est composé de boiseries blanc et or qui encadrent des dorures avec stucs blancs. 

Peintes par Achille Sirouy, quatre compositions ovales décrivant les grandes époques de l’Histoire de France alternent avec des portraits en grisailles sur fond or. Une série de douze profils ceint le salon et rappelle l’universalité de la Légion d’honneur. 

L’ensemble s’élève vers la coupole du dôme et la grande composition peinte par Théodore Maillot, qui met en scène l’empereur Napoléon Ier et les grands personnages civils et militaires de l’Empire.

  • Le salon de l’aurore

Ce salon aux lambris blanc et or très lumineux rappelle les décors du XVIIIème siècle. Il est orné d’un plafond peint par Victor Ranvier représentant l’aurore.

  • Le salon des muses

Ce salon lumineux est orné de panneaux représentant les quatre saisons peints par Prinet, et d’un plafond représentant les muses, œuvre de François-Emile Ehrmann. 

  • La salle à manger

Située à l’emplacement de l’ancienne galerie de l’Hôtel du XVIIIème siècle, cette pièce frappe par son décor opulent de marbres et de boiseries sombres. Elle accueille la spectaculaire Cérémonie du camp de Boulogne (d’après Philippe Hennequin) représentant la deuxième remise d’insignes de la Légion d’honneur par Napoléon Ier.

Comme dans tous les salons d’apparat du palais, le morceau de bravoure revient au plafond au décor peint, l’Harmonie du peintre Emile Bin.