La maison d'éducation de Saint-Denis

La maison d’éducation de Saint-Denis est la seconde maison fondée par Napoléon pour l’instruction des jeunes filles. Elle occupe les bâtiments conventuels de l’ancienne abbaye royale, à proximité de la célèbre basilique où sont inhumés les rois de France.

L’histoire

1700. Les bâtiments de l’abbaye royale de Saint-Denis sont reconstruits au cours du XVIIIème siècle, à l’emplacement de l’ancienne abbaye médiévale.

Plusieurs prestigieux architectes y laissent leur empreinte. Le premier d’entre eux, Robert de Cotte, premier architecte de Louis XIV, établit les plans et construit les ailes Est et la galerie Sud.

1735. A sa mort, les travaux reprennent sous la conduite de Charles Bonhomme, sur les plans validés par le premier architecte de Louis XV, Jacques V Gabriel et de son fils Jacques Ange de 1739 à 1741, puis l’architecte Bayeux de 1752 à 1754.

1776. L’architecte Charles de Wailly réalise les deux bâtiments circulaires encadrant la cour d’honneur.

1795. Pendant la révolution, l’abbaye, devenue propriété de l’Etat, est transformée en hôpital militaire.

1805. Le 15 décembre, Napoléon signe le décret de création des maisons d’éducation de la Légion d’honneur qui prévoit l’ouverture de trois maisons. 

1809.  Napoléon signe le décret d’installation de la seconde maison d’éducation de la Légion d’honneur à l’abbaye de Saint-Denis. Les cours commencent en 1812.

1895. Le pavillon de musique est construit en bordure du parc.

1927. Les bâtiments et le parc sont classés en totalité parmi les Monuments historiques.

1980. Dans le parc, non loin de l’infirmerie (1952),  est bâti le nouveau gymnase.

1985. Le président de la République François Mitterrand inaugure le nouveau bâtiment scolaire construit à l’emplacement des anciens vergers de l’abbaye, et dessiné par les architectes Costantini et Regimbal.

1990-2011. Restauration du niveau supérieur affecté aux dortoirs.

2014. Restauration du salon des princes, des salons du dauphin et de la dauphine et des grands du royaume.

2016. Le grand chancelier inaugure le nouveau bâtiment post-bac conçu par Guillaume Bélus et Adrien Hénocq.

L’architecture

Les anciens bâtiments abbatiaux au milieu du parc arboré de 24 hectares constituent un témoin remarquable du classicisme français au début du XVIIIè siècle.

Le cloître

Bâti du côté méridional de la basilique, le cloître est réputé pour être le plus vaste de France.  Ses hautes galeries voutées en pierre bordent le jardin à la française reconstitué depuis 2004. 

Le cloître dessert différents espaces de la vie de la maison :

 

  • L’aile Est, la plus ancienne, abrite la salle de dessins des élèves dont les murs sont recouverts de superbes moulages en plâtre du XIXème siècle. Cette salle communique avec l’ancienne bibliothèque qui renferme les collections historiques de la maison. Le vestibule contigu offre une vue magnifique sur le parc arboré et l’allée principale ponctuée de la statue de Bayard et d’un bassin octogonal. Il conduit à l’ancienne salle des gardes transformée en chapelle en 1829.
  • Plus loin, le « grand escalier » en pierre de Saint-Leu amène au niveau supérieur occupé par les dortoirs. Il se développe spectaculairement selon trois volées autour d’un vide central, bordées d’un remarquable garde-corps en fer forgé. Il est précédé d’un corridor commandé par une grille exceptionnelle. Ces deux ouvrages de serrurerie sont l’œuvre du frère Pierre Denis, qui les réalisa en 1709.
  • Au sud, le réfectoire, immense espace couvert d’une voûte en plein cintre, forme à lui seul  un des côtés du quadrilatère. Il est éclairé généreusement par de hautes baies donnant sur la cour des quinconces. La salle vit au rythme des repas des élèves pris depuis la fondation de la maison autour des  tables de chêne et de marbre.
  • Du grand vestibule de la galerie ouest qui ouvre sur la cour d’honneur, on accède aux anciens salons occupés lors des cérémonies des funérailles royales.  Le salon des Grands du royaume, le salon du dauphin et de la dauphine, et le majestueux salon des Princes viennent de faire l’objet d’une restauration savante et minutieuse : d’une extrême sobriété, ces espaces de pierre et de lumière ont retrouvé tout leur éclat. Ils sont dorénavant occupés par les services de la maison d’éducation.

Les bâtiments contemporains

L’évolution de l’enseignement et de la vie scolaire a nécessité la construction de nouveaux bâtiments à travers les époques : pavillon de musique, infirmerie, gymnase, bâtiments scolaires.

A travers d’autres formes, d’autres matériaux, les architectes ont su s’adapter avec habileté et humilité à l’organisation spatiale du site, tout en préservant l’ordonnancement et l’équilibre.  En créant des bâtiments ordonnés, fonctionnels et  lumineux, ils ont respecté l’esprit des lieux. Ainsi  par exemple, le bâtiment scolaire inauguré en 1985, semi-enterré, est organisé dans l’axe du cloitre, autour d’un jardin recomposé et des patios au centre des salles de cours. En 2015, le nouveau bâtiment d’hébergement des étudiantes post-bac a été construit entièrement en bois dans le parc.