Nommée par le président de la République sur proposition du grand chancelier de la Légion d’honneur par un décret publié ce jour, Chantal Loïal fait son entrée au conseil de l’ordre national du Mérite. Chorégraphe, danseuse et enseignante, Chantal Loïal développe depuis les années 1980, une pratique artistique imprégnée de la culture et de l’histoire créole. A travers le mouvement, elle souhaite créer un langage universel et fédérateur.
Chantal Loïal fait ses premiers pas à l’âge de 6 ans dans un groupe de danse guadeloupéen. Deux ans plus tard, elle rejoint l’Hexagone. Tout au long de son parcours, elle rencontrera de nombreux artistes du monde entier.
A partir de 1986, elle intègre la Cie Lokolé fondée par le chorégraphe du Ballet du Congo. Elle gagne ainsi une renommée qui lui permet de devenir la première danseuse de Kanda Bongo Man, le plus célèbre interprète de la musique soukous, en 1989, à seulement 20 ans.
En 1995, Chantal Loïal fonde sa compagnie, Difé Kako (« ce qui chauffe » en créole) où s’expriment déjà tous les éléments de sa signature chorégraphique : danse, théâtre et humour. Dans ses spectacles elle prône le métissage culturel, faisant notamment appel à des artistes d’origines différentes.
Également impliquée dans le devoir de mémoire, elle chorégraphie et interprète en solo « On t’appelle Vénus » en 2011, une évocation de l’histoire de Saartijie Baartman, plus connue comme la Vénus Hottentote, symbole des abus et des tragédies du colonialisme.
Souhaitant que la jeune génération s’approprie son histoire, elle imagine aussi un voyage entre le passé et le présent avec « Joséphine2b ». Ce spectacle jeune public s’appuie sur deux figures : Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon Ier et fille de « békés », et Joséphine Baker, résistante.
Depuis 2017, Chantal Loïal porte le festival itinérant Mois Kréyol, consacré aux langues et aux cultures créoles, mettant en exergue les artistes ultramarins.
Chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite, Chantal Loïal succède à Amin Maalouf au conseil de l’ordre où elle rapportera les propositions d’attribution du ministère de la Culture.
Présidé par le grand chancelier de la Légion d’honneur, chancelier de l’ordre national du Mérite, le général d’armée François Lecointre, le conseil de l'ordre se prononce sur la recevabilité des propositions de décoration émanant des ministres ainsi que sur la discipline, avant décision du président de la République, grand maître. Le conseil de l’ordre national du Mérite est composé de 12 membres nommés pour un mandat renouvelable de quatre ans. La diversité des carrières, civile et militaire, représentées par les membres du conseil fait écho à la vocation d’universalité des ordres nationaux et permet une pleine appréciation des mérites des personnes proposées.