Legion of Honor recipients: portraits

Robert Doisneau

Les archives de Robert Doisneau (1912-1994) contiennent plus de 325 000 négatifs. Pendant 60 ans, Robert Doisneau collecte, accumule les images. Dès 1934, alors qu’il est photographe industriel aux usines Renault à Boulogne-Billancourt, il s’intéresse aux enfants et aux ouvriers. Paris et la banlieue deviennent son « théâtre » photographique. Lors de la « folle soif d’images » de l’après-guerre, Robert Doisneau vend ses clichés au Point, à Vogue ou à La Vie ouvrière.

Ses reportages le mènent en Yougoslavie, aux Etats-Unis, en URSS. De ses sujets sur les missionnaires du Massif central, sur le dortoir de l’Armée du Salut, le photographe tire des histoires, sociales et humaines. Son talent lui vaut très vite une reconnaissance internationale. Chevalier de la Légion d’honneur en 1983, il est promu officier de la Légion d’honneur en 1992.

Robert Doisneau est l’un des principaux représentants du mouvement des « photographes humanistes ». Il a tout photographié : des ouvriers travaillant à la chaîne, des jeunes mariés, des cyclistes vétérans, mais aussi des grandes figures de notre temps : Picasso, Tati, Prévert, Braque, Giacometti, Léger... Sa quête obstinée des petits moments de bonheur, de vie quotidienne, s’est toujours mêlée d’un caractère profondément révolté, où le photographe s'évertue à traduire en images sa haine de la guerre, ses inquiétudes vis-à-vis du capitalisme et de ses méfaits dans la banlieue. Il disait : « Moi, j'aime les gens pour leur fragilité et leurs défauts […] le monde que j’essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien. Mes photos étaient une preuve que ce monde peut exister. »