Les trésors du musée
Le musée de la Légion d’honneur recèle des objets exceptionnels. Ces œuvres d’art, au-delà de leurs qualités propres, témoignent des valeurs portées par les ordres et décorations au fil de l’histoire.
Découvrez quelques-uns de ces trésors aux multiples facettes : derrière chacun d’entre eux revit une épopée historique, une aventure humaine, un destin célèbre ou anonyme…
Croix de Malte, XVIe siècle
Cette croix blanche à huit pointes est l’insigne depuis les croisades des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, devenu ordre de Malte au XVIe siècle. Leur organisation, structurée au service d’un idéal, inspirera les princes d’Europe lorsqu’ils voudront rassembler autour d’eux une élite fidèle.
Plaques de l’ordre du Saint-Esprit du roi Louis XVI et du Dauphin, XVIIIe siècle
La plaque portant en son centre la colombe est un des insignes quotidiens des chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit. Ces émouvants objets ont été décousus de l’habit du Roi et du Dauphin en septembre 1791, après l’abolition par la Constituante des ordres du Roi, le 6 août
Institution de l’ordre du Saint-Esprit par Henri III, le 31 décembre 1578
Jean-Baptiste Van Loo (1684-1745), dépôt du musée du Louvre
Cette œuvre monumentale nous fait revivre la première cérémonie du plus prestigieux des ordres royaux d’Ancien Régime. Henri III, fondateur de l’ordre y reçoit le serment de fidélité du duc de Nevers. Les grands manteaux semés de flammes resteront le spectaculaire vêtement de cérémonie de l’ordre tout au long de son histoire.
Les baguettes d’honneur du tambour d’Arcole, 1802
Les armes d’honneur, instituées par Bonaparte fin 1799 sont la première étape vers la création de la Légion d’honneur. Elles portent le nom du bénéficiaire et le récit de son exploit telles ces baguettes réservées aux tambours. À Arcole, André Estienne, âgé de 16 ans, traverse le fleuve à la nage et bat la charge sur l’autre rive semant la panique chez l’ennemi.
Napoléon Bonaparte en costume de Premier consul
Antoine-Jean Gros (1771-1835), 1802
Portrait emblématique du Premier consul, ce tableau fut offert au deuxième consul, Cambacérès, et orna la salle à manger officielle de sa résidence. Image politique peinte l’année même de la création de la Légion d’honneur, cette œuvre représente Bonaparte dans toute la gloire de sa jeunesse.
Grands aigles de la Légion d’honneur du maréchal Lannes et du maréchal Ney
Époque Empire
Ces deux grands aigles reflètent l’épopée impériale. Celui de Lannes, mort après avoir eu les jambes fracassées par un boulet à Essling, lui avait été remis par l’Empereur le 11 février 1805.
Celui de Ney, modifié pendant la Restauration puis les Cent-Jours, revêt une valeur tragique car il servit de pièce à conviction lors du procès du maréchal fusillé pour trahison le 7 décembre 1815.
Ensemble des décorations de Cambacérès (1753-1824)
Légion d’honneur, Couronne de fer, ordre royal de Westphalie, ordres prussiens de l’Aigle rouge et de l’Aigle noir, ordre de Saint-Étienne de Hongrie
Investi des plus hautes fonctions civiles, l’archichancelier appréciait les honneurs et commanda auprès des plus grands joailliers, tels Biennais et Coudray, des bijoux d’une exceptionnelle qualité.
Épée de service de l’empereur Napoléon
Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), 1806
Cette épée fut remise par Napoléon Ier à Alexandre Ier de Russie lors de l’entrevue d’Erfurt qui scellait l’alliance des deux hommes. Le tsar aurait déclaré en la recevant : « Je l’accepte en témoignage de votre amitié. Votre majesté peut être assurée que jamais je ne la tirerai contre elle. »
Collier de la Légion d’honneur du Premier Empire
Martin-Guillaume Biennais (1764-1843)
Non statutaire, le collier de la Légion d’honneur fut porté sous le Premier Empire par l’Empereur, les princes de sa famille et quelques très grands dignitaires. La chaîne, alternant aigles impériales et médaillons illustrant les activités d’excellence de la nation (11 civiles et 5 militaires), symbolise l’universalité de l’ordre.
Collier actuel de la Légion d’honneur
Arthus-Bertrand d’après Raymond Subes (1893-1970) et André Arbus (1903-1969), 1953
Attribut de la fonction de grand maître, le collier de la Légion d’honneur est remis au président de la République le jour de son investiture par le grand chancelier Les maillons symbolisent les activités de la nation. Au revers sont inscrits le nom et la date de prise de fonction des présidents depuis Vincent Auriol qui en fut le premier détenteur.
Plaque de grand’croix de la Légion d’honneur de Marcel Dassault (1892-1986)
Van Cleef & Arpels
Au-delà de sa beauté étincelante, ce chef-d’œuvre de la joaillerie française témoigne de l’importance que la Légion d’honneur revêt toujours dans la société française. Il s’agit d’une commande privée réalisée à la demande de l’avionneur Marcel Dassault élevé, en 1956, à la dignité de grand’croix.
Cuirasse et casque de parade de Napoléon Ier, 1807
Napoléon projeta de doter ses maréchaux d’armures de parade. Deux prototypes furent livrés pour l’Empereur et le maréchal Berthier peu après la victoire de Friedland en juin 1807. Le projet resta sans suite et les deux cuirasses demeurèrent en possession de Berthier
Reliquaire à la mémoire des frères Peignot
Émaux signés Lucien Emile Porcheron (1876-1954)
Cet étonnant monument aux morts familial, au décor des cavaliers de l’Apocalypse, a été commandé par Jane Tuleu pour commémorer le sacrifice de ses quatre frères tués en l’espace de 22 mois, de 1914 à 1916. Sur le couvercle intérieur, une Croix de guerre porte sur chaque branche, les noms, dates et la citation militaire de chacun d’entre eux.
Médaille militaire et Croix de guerre du maréchal Foch (1851-1929)
Médaille militaire et Croix de guerre forment avec la Légion d’honneur pendant la Première Guerre mondiale une véritable trilogie du sacrifice et de la gloire. Ces deux insignes de fabrication précieuse, offerts après la guerre au maréchal Foch, témoignent de son immense popularité.
Manuscrit du chant des partisans, 1943
Le chant des partisans est l'hymne de la Résistance. Il a été composé dans la banlieue de Londres le 30 mai 1943 par Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon sur une musique d’Anna Marly. Les trois feuillets écrits, Kessel dira à son neveu qui tenait la plume : « C’est peut être de nous deux tout ce qu’il restera ».
Les Alliés dans la Guerre des nations, portraits de soldats
Eugène Burnand (1850-1921)
Plus que d’une simple galerie de portraits de combattants, il s’agit d’une étude psychologique des soldats de retour du front, insistant sur la diversité des peuples engagés au sein des armées alliées.
Les Alliés dans la Guerre des nations, portraits de soldats
Les Alliés dans la Guerre des nations, portraits de soldats
Les Alliés dans la Guerre des nations, portraits de soldats
Les Alliés dans la Guerre des nations, portraits de soldats
Insignes de grand’croix de l’ordre national du Mérite du général de Gaulle
Dépôt du musée de la Libération
Fondateur de l’ordre national du Mérite en 1963, le général de Gaulle s’impliqua personnellement dans la création du deuxième ordre national. Il en approuva les premiers insignes, dessinés par Max Léognany et fabriqués par la Monnaie de Paris.
Ordre de l’Éléphant,
Règne de Frédéric VI, roi du Danemark de 1808 à 1839
Réputé chaste et pur, l’éléphant blanc a été considéré dès le Moyen Âge comme un symbole marial. C’est ainsi qu’il fut choisi comme emblème pour le plus prestigieux des ordres de chevalerie du Danemark, fondé au XVe siècle et encore attribué de nos jours.
Brevet de l’ordre de la Jarretière du roi Louis-Philippe Ier, roi des Français (11 octobre 1844) et jarretière
Louis-Philippe fut reçu dans le très noble ordre de la Jarretière, par la reine Victoria lors de son séjour à Windsor à l’automne 1844. La jeune reine en personne lui agrafa à la jambe gauche le symbole de l’ordre : la jarretière en velours brodé de la célèbre devise, Honni soit qui mal y pense.
Insigne de l’ordre chinois du Double Dragon
Présenté dans son boîtier d’origine, cet insigne fut décerné le 13 mars 1889 par l’empereur de chine à un industriel français, Augustin Seguin (1841-1904) qui avait installé dans le jardin du palais d’été à Pékin un petit chemin de fer destiné à promouvoir ce mode de transport en Chine.