Germaine Tillion
Grande anthropologue du peuple berbère, Germaine Tillion, (1907-2008) s’engage dès 1940 dans le réseau du Musée de l’Homme et participe à la création du premier réseau de Résistance contre l'occupant. Chef de ce réseau à partir du 6 avril 1941, elle recueille de précieux renseignements et organise des filières militaires et civiles avec une ingéniosité inlassable.
Arrêtée en 1943 par l’Abwehr, le service de contre-espionnage allemand, elle est déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück en octobre de la même année. Elle étudie l’univers concentrationnaire dans lequel elle est confinée et écrit l’opérette "Le Verfügbar aux enfers", où elle tourne en dérision l'horreur du quotidien des camps. Libérée le 23 avril 1945, elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur en avril 1947 et reçoit la Croix de guerre. Après la guerre, Germaine Tillion poursuit son engagement et contribue à la création, en 1951, de la Commission internationale contre le régime concentrationnaire, qui dénonce l’existence des goulags en URSS. Médaillée de la Résistance et de la déportation, elle est aussi faite commandeur de la Légion d’honneur en 1971. Publié en 1973, son livre "Ravensbrück" est un témoignage capital sur l’univers concentrationnaire.
Germaine Tillion poursuit une brillante carrière professionnelle en tant qu’ethnologue et devient directrice d’études à l’École pratique des hautes études où elle enseignera jusqu’en 1980. Par son action scientifique, elle est élevée à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite en 1981 avant d’être élevée à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 13 juillet 1999, par son amie Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Germaine Tillion décède en 2008, à l’âge de 100 ans.
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Germaine Tillion
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