Legion of Honor recipients: portraits

Henry Bulawko

Né en 1918 en Lituanie, Henry Bulawko arrive à Paris avec sa famille à l'âge de sept ans. Il est l'une des chevilles ouvrières du " Comité de la rue Amelot ", une organisation clandestine créée en 1940 pour fournir aux juifs persécutés des fausses pièces d'identité, les aider à franchir la ligne de démarcation et organiser le sauvetage des enfants.

Témoin de la rafle du Vel d’Hiv en 1942, il parvient à sauver des juifs mais tombe aux mains de l’ennemi et est déporté à Auschwitz avec sa famille. Devenu le matricule 130.494, affecté au kommando de Jaworzno près de Katowice, Henry Bulawko est astreint au travail forcé. Il participe à la résistance à l'intérieur du camp.

Le devoir de mémoire

Rescapé des massacres de la « solution finale », Henry Bulawko revient en France au printemps 1945 et rejoint l’Amicale des déportés politiques d’Auschwitz, de Birkenau et des camps de Haute-Silésie qu’il préside encore aujourd’hui. Dès lors, Henry Bulawko milite pour la reconnaissance des crimes commis par les nazis et le respect de l'identité juive. Il témoigne au procès de Klaus Barbie, l'ancien chef de la Gestapo lyonnaise, en mai 1987. Il devient président du cercle Bernard-Lazare (du nom du journaliste juif qui fut le premier des Dreyfusards), fondé en 1954, et qui entend rester fidèle aux idéaux socialistes qui ont engendré la création d’Israël tout en militant activement pour la paix avec les Palestiniens. Henry Bulawko a inauguré le Pavillon français à Auschwitz et le Mémorial de la Shoah à Paris.

Il a été élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur en 2005.

Photo : Coll. Bibliothèque municipale de Lyon © J.-M. Huron