Le système national

Le système français des décorations est une organisation pyramidale qui permet à l’Etat d’accorder aux citoyens des marques symboliques d’honneur ou d’estime en reconnaissance de services rendus.

Présentation des différentes catégories de décorations

La France dispose d’une hiérarchie d’ordres et autres décorations qui lui permet de différencier ses marques de reconnaissance à l’égard de ses citoyens.

  • Les décorations nationales ont une fonction symbolique puisque par définition, le dévouement, le courage ou le sacrifice n’ont pas de prix.
  • Les honneurs français peuvent être classés en six catégories, la plus importante étant celle des ordres nationaux et en son sein l’ordre de la Légion d’honneur qui représente la distinction démocratique suprême.
  • On distingue essentiellement deux types de distinctions de nature différente :

            - Les ordres : héritage des ordres du Moyen Age, ces institutions prestigieuses obéissent à des principes et engagent moralement celles et ceux qui y sont admis.

            - Les médailles : il s’agit de marques d’honneur moins complexes. Elles valorisent l’action d’un individu à un instant donné sans le rattacher symboliquement à une communauté
La Médaille militaire constitue un cas particulier intermédiaire, puisqu’il s’agit d’une médaille dont certaines caractéristiques sont semblables à celles des ordres.

Classification des ordres et autres décorations

Au sommet de la pyramide des honneurs nationaux se situent cinq décorations, toutes créées par le chef de l'Etat à travers les époques, et remises aujourd'hui au nom du Président de la République. Les autres distinctions officielles, militaires et civiles, qui les suivent dans l’ordre protocolaire relèvent des ministres.

1. Les décorations remises au nom du Président de la République

Les ordres nationaux, ainsi que les autres décorations remises au nom du Président de la République, sont placés sous son autorité directe. Ils disposent d'une administration spécifique et d'un conseil de l'ordre chargé d'examiner les candidatures.

Les ordres nationaux rassemblent les décorés au sein d'une communauté dont chaque membre représente un idéal de conduite et une source d’exemple pour l’ensemble de la société. Seuls les mérites individuels quelle que soit leur forme d’expression sont pris en compte. Ce principe d’égalité et d’universalité définit le caractère d’ordre national.

L’existence de grades et dignités permet de progresser en fonction de mérites nouveaux. A l’opposé, des dispositions disciplinaires sanctionnent les manquements à l'honneur.

L'ordre de la Légion d'honneur

Créée en 1802 par Bonaparte Premier consul, il s’agit de la plus haute distinction française et de la plus ancienne attribuée aujourd’hui.

Un cas spécifique, l'ordre de la Libération


Croix de l’ordre de la Libération du général Catroux
et celle, au revers, du général de Larminat © MLH

Deuxième ordre national, l'ordre de la Libération a été créé en 1940 par le général de Gaulle pour récompenser les services exceptionnels rendus pour la libération de la France. Ordre, dont le destin était lié par la volonté même de son créateur à un évènement historique majeur de notre histoire, il a cessé d'être attribué depuis janvier 1946.

1036 personnes, 5 communes et 18 unités combattantes ont eu l’honneur d’être admises dans cet ordre.

Au nom du principe d'égalité entre ses membres, réunis par une même aspiration patriotique, il n'existe qu'un seul degré dans l’ordre, celui de compagnon.

La Médaille militaire

La Médaille militaire, distinction la plus élevée parmi les décorations militaires (voir ci-dessous), se rapproche du fonctionnement d’un ordre. Créée en 1852 par le futur Napoléon III, elle est placée après l’ordre de la Libération dans le protocole.

L'ordre national du Mérite

Il a été créé par le général de Gaulle en 1963 pour permettre une meilleure hiérarchie des honneurs et une modernisation du système national de récompense. L’ordre national du Mérite se situe au 4ème rang protocolaire, après la Médaille militaire.

La Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme           

Créée par décret du Président de la République du 12 juillet 2016, la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme a pour vocation de manifester l'hommage de la Nation aux personnes tuées, blessées ou séquestrées lors d'actes terroristes. Il s’agit d’une médaille particulière puisque, à l’inverse des autres décorations, elle n’est pas destinée à récompenser les services rendus à la nation par les récipiendaires.

2. Les décorations ministérielles

Les décorations militaires

 


Croix de guerre 1914-1918 avec palme © MLH

 

Croix de guerre 1914-1918, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance française, Croix de guerre des TOE (Théâtre des Opérations Extérieures), Croix de la valeur militaire, Médaille de la gendarmerie nationale, Médaille d'or de la défense nationale.

Ces médailles accompagnent des citations attribuées suite à des actions d'éclat commises sur un théâtre en guerre ou sur le théâtre national dans des circonstances particulières. Elles sont décernées sans distinction de grades militaires ou d'armées.

Les ordres ministériels


Insigne de chevalier des Arts et des lettres © MLH

Ordre des Palmes académiques, ordre du Mérite agricole, ordre des Arts et des lettres, ordre du Mérite maritime

Comme leur nom l’indique, ces ordres sont attribués spécifiquement par un ministère. En raison du caractère catégoriel des mérites récompensés, ils ne peuvent prétendre à représenter l'ensemble de la nation.

Lors de la création de l'ordre national du Mérite en 1963, ces ordres étaient appelés à disparaître, comme bon nombre d’ordres ministériels supprimés à cette occasion. Leur dimension historique les a préservés.

Les récompenses pour acte de courage et les médailles d'honneur ministérielles

Les décorations décernées pour actes de courage peuvent être assimilées à des citations de nature civile. Elles récompensent le secours porté aux personnes en danger et au péril de la vie des récipiendaires.

Par exemple : Médaille d’honneur pour actes de courage et de dévouement, Médaille d’honneur des sapeurs-pompiers, Médaille pour acte de courage et fait de sauvetage.

Les autres médailles d’honneur sont, plus particulièrement, des médailles liées à une activité professionnelle ou sociale gérée par un ministère, elles sont généralement destinées à féliciter des personnes méritantes ayant accompli une certaine durée de services dans leur secteur d'activité.

Par exemple : Médaille d'honneur du travail, de la famille, de la jeunesse et des sports, Médaille d'honneur régionale, départementale et communale

Les médailles commémoratives

Ces médailles par nature militaires sont destinées à récompenser la participation aux opérations menées sur un théâtre. Elles comportent une fonction mémorielle importante. La première d'entre elles fut la Médaille de Sainte Hélène en 1857, destinée à honorer tous les survivants des guerres de la Révolution et de l’Empire.

Par exemple : Médaille commémorative de la guerre 1939-1945, Médaille de la guerre d'Indochine, de Corée, Médaille commémorative française.

 

 

Légion d'honneur
ordre de la Libération
Médaille militaire
ordre national du Mérite
Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme
Croix de guerre (1939-1945, T.O.E.)
Croix de la valeur militaire
Médaille de la gendarmerie nationale
Médaille des blessés de guerre
Médaille de la résistance française
ordre des Palmes académiques
ordre du Mérite agricole
ordre du Mérite maritime
ordre des Arts et des lettres
Médaille des évadés
Croix du combattant volontaire (1939-1945, de la résistance, Indochine, Corée, A.F.N.)
Médaille de l’aéronautique
Croix du combattant
Médaille de la reconnaissance française
Médaille d’outre mer (ex. Médaille coloniale)
Médaille de la défense nationale
Médaille des services militaires volontaires
médailles d’honneur ressortissant aux différents départements ministériels
Médaille d’Afrique du Nord et Médaille de la reconnaissance de la nation
médailles commémoratives diverses et assimilées