Portraits de décorés

Marguerite Yourcenar

Marguerite Cleennewerck de Crayencour (1903-1987), est élevée par sa grand-mère paternelle près de Lille. Son père, homme fantasque et amateur de voyages, l'initie très tôt à la culture gréco-latine et lui délivre une éducation anticonformiste, guidée par cette seule phrase : « On n'est bien qu'ailleurs. »

Sans jamais avoir été scolarisée, elle obtient son baccalauréat à Aix-en-Provence. Elle forge un anagramme à partir de son nom : Crayencour devient Yourcenar. Après la mort de son père en 1929, elle continue ses voyages en Europe, traduit le poète grec Constantin Cavafy et publie à compte d'auteur Alexis ou le Traité du vain combat, qui évoque l'aveu de l'homosexualité.

En 1937, elle rencontre Virginia Wolf, qu’elle traduit. Elle fait aussi la connaissance de Grace Frick, avec qui elle va partir vivre aux Etats-Unis en 1939. Elle enseigne la littérature française à New York, traduit des œuvres anglo-saxonnes, dont celles d'Henry James. Les Mémoires d'Hadrien  (1951) et L'Œuvre au noir (1968), tous deux prix Femina, la rendent célèbre. En 1970, elle est faite chevalier de la Légion d’honneur.

Ses romans, pourtant tournés vers l’érudition et l’histoire, séduisent un large public et évoquent la quête incessante de racines familiales, historiques, mythologiques. En mars 1980, elle est élue à l'Académie française. Elle est la première femme à y siéger. La même année, elle est promue officier de la Légion d’honneur, puis commandeur quelques années plus tard. Le 17 décembre 1987, elle meurt à Bar Harbor aux Etats-Unis.

Légende de l'illustration :
Marguerite_Yourcenar Anefo / Croes, R.C.
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