Portraits de décorés

Gaspard Monge

Issu d'un milieu très modeste, Gaspard Monge dispense des cours de physique dès l'âge de 17 ans. Trop pauvre pour entrer à l'Ecole royale du génie de Mézières, il y devient dessinateur-géomètre et rencontre Charles Bossut, professeur de mathématiques qu'il remplace dix ans plus tard. Entre-temps, il met au point une méthode graphique permettant de tracer le plan d'une fortification « imprenable » quelle que soit la position des assaillants. Il rencontre d'Alembert, Condorcet et publie de nombreux travaux portant sur les mathématiques, la physique, la chimie. Marié à la fille d'un propriétaire de forges, il s'intéresse à la métallurgie. En 1784, élu à l'Académie royale des sciences, il participe à des expériences de chimie avec Lavoisier.

Gaspard Monge acclame la Révolution. Il est nommé ministre de la Marine, mais vite dépassé par les querelles politiques, il démissionne en 1793, peu après avoir fait adopter le calendrier révolutionnaire. Il se replonge dans la science et l'enseignement. Il invente de nouvelles méthodes de fabrication de la poudre à canon et publie L'Art de fabriquer les canons. Il met en place l'Ecole centrale des travaux publics, future Ecole polytechnique. Il y donne des cours de géométrie et y est un temps directeur. En 1796, sous le Directoire, il part en mission en Italie dresser l'inventaire des richesses culturelles de ce pays nouvellement conquis. C'est là qu'il y rencontre Bonaparte.

En 1798, il suit Bonaparte et son armée en Egypte. Gaspard Monge en profite pour créer l'institut du Caire et pour terminer son traité Application de l'analyse à la géométrie. De retour à Paris en 1799, Gaspard Monge, grand officier de la Légion d’honneur, soutient Bonaparte, oubliant ses anciennes convictions républicaines. Il est nommé sénateur, puis anobli en récompense de sa fidélité. Mais après la Seconde Restauration, il est évincé sans ménagement de l'Institut.

Malade, déprimé, ses facultés intellectuelles déclinent et il meurt oublié de tous, en 1818.