Legion of Honor recipients: portraits

Léopold Sédar Senghor

Après avoir brillamment réussi son baccalauréat au Sénégal, Léopold Senghor (1906-2001) obtient une bourse pour poursuivre ses études en France. Il y rencontre notamment Aimé Césaire et Georges Pompidou.

Premier Africain à être reçu à l'agrégation de grammaire en 1935, il est nommé professeur dans différents lycées. Durant la guerre, il est affecté dans un régiment d'infanterie coloniale. Fait prisonnier, Léopold Senghor est interné de 1940 à 1942. En 1945, il devient député du Sénégal, d'abord pour la SFIO puis pour son propre parti, le Bloc démocratique sénégalais. Il sera constamment réélu jusqu'en 1956.

 

De 1949 à 1954, Léopold Senghor renforce sa popularité comme homme politique au Sénégal, tout en représentant la France comme membre de l'assemblée consultative du Conseil de l'Europe, délégué à la conférence de l'Unesco et à l'assemblée générale de l'ONU. En 1955, il devient secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, sous le gouvernement d'Edgar Faure. Léopold Senghor est élu président du Sénégal le 5 septembre 1960, réélu en 1963, 1973 et 1978. Il tente de sortir le Sénégal du sous-développement et de favoriser la culture africaine en organisant le premier Festival mondial des Arts nègres. En décembre 1980, il laisse le pouvoir à Abdou Diouf, son Premier ministre.

 

En 1934, avec Aimé Césaire, il fonde une revue, L'Etudiant noir, dans laquelle apparaît pour la première fois le terme de « négritude ». Le 10 septembre 1937, lors d'une conférence à Dakar, il développe le thème « Assimiler et ne pas être assimilé » et critique le pouvoir colonial. En 1939, il publie Ce que l'homme noir apporte, dans un ouvrage collectif qui s'attache à montrer l'importance de la civilisation et du patrimoine des Noirs. Il croit en de nouvelles relations entre la France et l'Afrique. Léopold Senghor occupe la chaire de linguistique de l'Ecole nationale de la France d'outre-mer et défend la francophonie. Le 29 mars 1984, il est élu à l'Académie française et intronisé par Edgar Faure. Il publie Liberté (1983), Ce que je crois (1988), synthèse de sa pensée sur la « négritude », et Liberté  (1993). Il est fait Grand-croix de la Légion d'honneur en 1961.